Comment peut-elle supporter cela ? Je le sais depuis que nous avons travaillé ensemble ; cette fille est leucémique. Et franchement, la manière dont elle parviens à le cacher à tout le monde m'étonne. Et puis, puisque je suis au courant, j'en profite. Elle m'amuse, avec la manière de toujours tout compliquer. Quant à moi, je m'efforce de lui changer les idées. Il parait même que ça marche. Sauf que voilà. Elle est peut être morte, et cela m'inquiète. Ça m'étonne aussi. Comment avons nous pu devenir si proche simplement à cause d'un travail de groupe ? C'est étrange. Mais je sais qu'elle a besoin de moi, et qu'elle est bien trop importante à mes yeux que pour que je la laisse tomber.

Elle ? C'est pas difficile, je la hais. Je trouvais déjà bizarre qu'une personne ai un prénom de même consonance que le mien, mais alors quand je l'ai vraiment vue. Immédiatement, elle m'est apparue comme quelqu'un d'antipathique. Froide, distante, avec un petit air supérieur que je n'ai pas supporté. L'avantage, c'est que c'est réciproque. Je la trouve trop glaciale, elle me trouve trop brûlante. Alors grâce à cela, on est d'accord. Moins on se voit, mieux on se porte. Un accord tacite qui nous est profitable à toute les deux. Donc pour une fois, j'ai été étonnée. Je ne me laisse jamais abuser par des préjugés. Sauf que là, j'avais raison. Je n'ai jamais pu voir cette femme en peinture, et ça n'a pas changé.

Lui et moi, on s'est trouvé dans un bar .. Et on s'y est retrouvé, par après. Nous buvions, nous couchions ensembles. Pas de sentiments, juste du réconfort. Je ne savais d'ailleurs pas grand chose de lui. Jusqu'au jour où j'ai cru bon de le ramener chez lui. Là-bas, il a pourtant vite démontré qu'il était en forme, et je suis donc restée pour la première fois. Et au matin, un petit garçon a déboulé dans la cuisine, alléché par l'odeur des omelettes que je préparais, et m'a demandé très sérieusement ; "t'es qui toi ?".. Depuis, je ne peux plus me passer d'eux. Je suis au courant de leur histoire, et je couche toujours avec Astyanax à l'occasion. Nous sommes amis, pas d'autres sentiments. Cet accord me va très bien.

Anastase ? Je ne sais pas.. Au début, je le voyais juste comme un gars sympa, qui, malheureusement pour moi, excellait dans le contrôle de soi même. Face à lui, j'avais l'impression de ne pas tenir la comparaison. Je n'étais pas aussi calme, pas aussi posée, pas aussi pacifique. Sauf que voilà, il a tenu à me prouver que j'avais de quoi être fière, et ça m'a fait rire.. Il me fait rire. Maintenant ? Maintenant je ne sais toujours pas. Je ne peux rien faire de plus pour savoir, parce que la situation ne s'y prête pas, mais .. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas qu'il meurt. En fait, je ne veux pas le perdre. C'est impensable.

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