««««___ Voici ce que je vous dirai si jamais je devais conter mon histoire. Je n’entre guère dans les détails. Je n’aime pas parler de moi, ni m’étendre sur ma vie. Ce que j’ai vécu, je l’ai fait, je l’ai regretté sur le moment, ou savouré dans l’instant. Comme tout le pense j’ai connu des hauts et des bas, mais à chaque épreuve que j’ai surmonté j’en suis ressortie plus forte. Non, je ne regrette rien de ce que j’ai fait, j’ai tiré leçon de mes erreurs, et aujourd’hui je suis heureuse car je sais apprécier ne serait ce que le sourire d’un jeune homme dans ce méandre glacial. Bref voici mon histoire. Mais commençons d’abord par le début voulez vous.



Sydney, mon nom est Sydney. Ma mère avait certainement un drôle d’humour pour me nommer ainsi. A moins qu’elle ne devine le fait qu’un jour je serais loin de son pays, et qu’à travers mon nom jamais je n’oublierais d’où je viens. Mon nom est donc Sydney, Sydney Malrow. Je suis née le 9 juin 1981 à l’Hopital Privé de St Francis Xavier Cabrini dans la ville de Melbourne en Australie. Ah ah oui vous comprenez… Sydney, Australie… fendez vous la poire avant que je ne vous chope ! Bref née donc en Australie. Ma mère était professeur à l’Université Monash. Elle enseignait la criminologie. Quant à mon père. Ah mon père ce héros ! C’est à lui que je pense le plus en cette période de galère. Lui et ses conseils. Papa travaillait à la ASIS. Quoi vous ne savez pas ce que c’est ? C’est en quelque sort la DGSE française ou la CIA américaine. ASIS : Australian Secret Intelligence Service. Après un grande carrière dans l’armée, papa avait atterrit là. C’est dans le cadre de ce job qu’il avait rencontré ma mère. Et après quelques années de bonheur entre deux cours pour elle, et deux missions pour mon père, ben me voilà ! A ma naissance papa quitta le Service et monta son propre garage. Il a toujours été passionné par les voitures et la mécanique ! Moi ? Hum enfant potelée faut l’avouer. Pourrie gâtée vous voulez dire ! Mais mes parents n’en avaient pas moins perdu leur goût de l’aventure. Tous les week-end nous étions en vadrouille, et toutes les vacances en voyages. Pour le reste, je passais mon temps plus tard entre les cours, le garage de mon père, et les plages où je délirais avec mes potes à celui qui surfe les plus grandes vagues. Tiens ça me fait penser que je crois qu’un des mes potes s’est fait bouffer le bras par un grand blanc. Je ne sais pas si il a survécut. Bref ! J’étais une enfant très vive, et mon père ayant toujours voulu avoir un fils, ben m’éleva comme tel. Non c’est pas de là que ça vient mon surnom de Jack. Quant à moi, les histoires de papa me passionnaient. J’adorais quand il me racontait ses traques à travers le pays, à la lueur d’un feu de camp dans le bush. Nous partions souvent camper. Ma plus grande peur était les crocos. Ce fut d’ailleurs l’excuse de mon père pour m’apprendre à tirer au fusil. Bref fille d’aventurier et bourlingueuse à souhait. Ma mère elle s’était les voyages ! France, Italie, Espagne, Canada, Grèce, Etats-Unis, Patagonie… Quelle merveille ! Une ville me marqua particulièrement ! New York. Et lorsque je fus plus grande, en dernière année de criminologie (vi on fait tout comme papa et maman) je décidais de faire la dite année à l’université de New York. Cette année là fut riche en rebondissements ! Des ami(e)s, un copain, des études et des virées moins sauvages que ce que j’avais vécu jusque là mais tout aussi éprouvantes ! Je vous mets au défi de vous faire New York-Tijuana en voiture et d’une traite, et juste avec un week-end de 3 jours ! Ben je l’ai fait ! Et vi messieurs dames ! Bon le truc c’est qu’on a juste crevé sur le retour à San Diego et on a attendu 3 jours qu’on nous change la roue. xD Ouai cet imbécile de Steve n’avait pas de roues de secours, sinon je la lui aurais changé moi ! Bref tout ça pour dire que New York fut l’éclate ! L’éclate totale ! Après mon diplôme j’y passais même mon été. Mais je dois avouer que ma famille, mon pays, tout ça, ça me manquait.




Cette chanson... c’est tout un peuple qui peut vous la chanter. Chacune de ses rimes est un battement de mon cœur. Comme elle le dit si bien, j’ai vu des villes qui ne ferment jamais… j’ai vagabondé aussi loin et aussi longtemps que possible. Et je continue… Mais quand le monde vieillit et refroidit, c’est bon de savoir où le voyage finit. Ce jour là alors j’ai… comprit. « I realise something I've always known. I still call Australia home. » Mon chez moi, ma maison, ce sera toujours cette terre hostile en son coeur mais si chaleureuse sur ses cotes. Je suis donc rentrée. J’aurai pu continuer mes études, ou me trouver un boulot mais non ! J’en essayais plusieurs de jobs, j’aidais mon père, et je repris ma vie de vagabond, mais sans quitter le pays. Et puis arriva un temps où tout ce que j’avais construit jusque là sombra dans les ténèbres. Sean, mon Sean, le gars avec qui j’étais sorti un an lors de mon année à New York. Mort. Disparut. Sean, l’amour de ma vie que j’avais quitté pour rejoindre ma terre natale, venait de mourir. Je l’appris par un appel de Kris, son petit frère. J’ignore pourquoi il m’avait appelé, pourquoi il avait pensé à moi. Mais en cet instant, lorsqu’en pleurs il m’annonça sa solitude, mon cœur cessait de battre. A l’autre bout du fil j’en restais sans voix, anéantie, je compris alors que je n’avais jamais cessé d’aimer ce mec, Sean.



S’il n’était pas mort je crois que je l’aurais tué moi-même. Bon sang ce que je l’ai haïs, maudit. J’avais pas la force, ni le courage. J’avais jamais été responsable. J’avais toujours vécu en fonction de mes envies, mes besoins, mes délires. Du jour au lendemain il me fallait devenir responsable, amie, sœur et mère. Il me fallait subvenir aux besoins d’un ado en pleine perdition qui souffrait atrocement. Mais comment ? Comment faire ? Je me rappelle fondre en larmes alors que Kris venait de quitter l’appartement en claquant violement la porte. J’avais connu les corvées, le désert, rien de plus terrible que de vivre avec mon père. Mais là… j’étais désemparée. La porte s’était sévèrement refermée, le silence avait envahit la pièce. Le silence… laissé par Sean. Puis là, je m’étais effondrée. Holy Crap Sean ! Why me ? I can’t... I can’t…Sorry. Je ne savais pas comment faire, comment me faire accepter. Je ne comprenais pas pourquoi mon ex m’avait choisis moi pour m’occuper de son petit frère. Je me retrouvais seule face à ce terrible fardeau. Je comprenais la douleur et la colère de Kris, mais je ne parvenais pas à le lui faire comprendre. Je ne savais pas comment m’y prendre. J’étais son ex ! On s’était séparé quoi ! Alors pourquoi moi ??? Mais je crois savoir au final pourquoi Sean m’avait choisis moi. Il savait que ma combativité, et ma détermination viendraient à bout. S’il fallait faire la guerre avec cet ado, alors soit, mais je gagnerai, parce que la guerre, mon père me l’avait enseigné. Alors quand Kris rentra, et que son refus de cohabiter avec moi se mua une nouvelle fois en grosse dispute, je fis front. Et pour la première fois je me dressais contre le petit frère de celui que j’avais aimé.

« Kris stop it now !!!!!! You shut your mouth and sit down !! NOW ! ...
I know ! I’m not your brother, I’m not your sister and certainly not your mother. But... Me... I am here. For you. And I am suffering too. I loved him. And I miss him... So... please... Let me just to be your friend. »

J’ignore ce qui le troubla le plus, le fait de me voir crier plus fort que lui, ou le fait que je lui avoue les sentiments qui m’étranglaient. Oui j’avais aimé son frère, à la folie même. Et si l’appel de mes terres n’avait pas été si fort, sans doute aurais-je vécu longtemps avec Sean, et peut être ne serait-il pas mort. Il m’abandonnait son frère en me laissant dans un vide immense. Sa disparition était trop pesante pour moi, je n’imaginais alors ce qu’elle pouvait être pour Kris. Toutefois j’apprivoisais l’animal, lentement, comme un jeune poulain, avec douceur et fermeté. Il voulait se défouler, déverser sa colère, alors soit, mais il devait le faire contre un sac de boxe, ou en fracassant le mur que j’avais décidé de faire abattre pour agrandir la pièce. Il voulait que je lui foute la paix ? Okay, mais pour cela il devait jouer franc jeu et selon mes règles. En gros j’appliquais la même méthode que celle dont mon père avait usée sur moi. T’as de la vie, de l’énergie à revendre, tu veux vivre ta vie, pas de soucis, mais apprend d’abord a trotter sans selle avant de lâcher la bride.



Les 5 années qui suivirent... so cool, so fun. Bon je dis pas que ça été tout rose, tout bizounours. Y a eu des cris, des engueulades, mais au final Kris et moi on est une famille. C’est un bon gosse, il a un bon fond, et est compréhensif. Le devoir de m’occuper de lui m’obligea à entrer dans la police. On peut pas dire que je sois fan, me fixer ça me gave, mais je suis douée, et puis une fois par an on rentre au pays. Oui Kris vient avec moi et l’Australie ça lui plait beaucoup. Bref ce job me permit de faire la rencontre de Brandon Darrens, qui devint mon coéquipier, et très vite un ami. A mon grand regret s’installa ensuite la routine. Qu’est ce que je déteste ça… C’est pourquoi avec Kris nous tentons de faire en sorte que chaque jour soit différent du précédent. Rien de routinier, rien de régulier. Il peut nous prendre l’envie un soir d’aller au ciné, manger mexicain, organiser une soirée poker ou encore partir en week-end au Texas. Je fais en sorte que ma vie soit pleine d’entrain, d’improvisations et d’aventures. Mais je crois que celle là d’aventure je l’attendais pas ! Un déluge ! Une catastrophe climatique ! Ah elle est belle celle là d’improvisation ! Les Etats-Unis m’auront fait connaître mon plus grand amour avant de me le ravir, ils m’auront donné un gosse a s’occuper et tous les problèmes que ça engendrait, ils m’auront obligé, moi globe-trotter dans l’âme, à me fixer et avoir un job régulier… Et maintenant l’Age de Glace !
Pays de merde ! xD