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 Clay

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Clayton McElwain
Clayton McElwain




MESSAGES : 9

Live or die
ATOUT(S): Fera absolument tout pour sauver sa vie au dépend de celles des autres - Intelligent - Réfléchi
FAIBLESSE(S): Egoiste - Spontanné
RELATIONSHIPS:

Clay  _
MessageSujet: Clay    Clay  EmptyDim 11 Avr - 2:14

"Hey, I've already seen you !" "Well, that's bad for you..."
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Clay  Tom6Clay  Tom24

    Si je devais parler de ma vie, je commencerais logiquement par ma naissance. Un jour aussi pitoyable que tous les autres, sans différence notoire. Mes parents ne goutèrent même pas au plaisir d'avoir un enfant. Pas celle que tous leurs amis connurent en ayant les leurs. Enfin, telle est l'impression que cela me fit et me fait encore lorsque je les entendais parler de ce jour. Le dix septembre de l'année 85. Non, rien à signaler. Une vie de plus parmis tant d'autre. Et je suis certain que s'ils l'avaient pu, ils m'auraient échangé contre un de ces bambins criards qui faisaient craquer tout le monde. Moi, Clay le petit brun ténébreux, toujours à la recherche de bestioles et insectes en tout genre à examiner, et parfois, à torturer par pur plaisir. Oui, mes parents ne m'aimaient pas. Ils étaient si déçu de voir ce que j'étais devenu qu'ils n'eurent jamais d'autres enfants et s'incriminèrent l'un et l'autre, rejetant la faute sur l'autre, se culpabilisant de ce que j'étais. Ou ce que je semblais être. Un gosse dérangé et associable, ni souriant ni loquace. Un vrai calvaire.

    Ne croyez pas que je m'apitoie sur mon sort. Qu'ils aient divorcés à mon seixième anniversaire ? Je m'en bat. Cela m'étonne même qu'ils aient tenu si longtemps. Qu'ils aient passé leur vie à la gâcher, s'accrochant aux derniers lambeaux de bonheur qu'ils avaient pu trouver avant ma naissance ? Je m'en bat, vous dis-je. Que mon père se soit noyé dans l'alcool avant la quarantaine ? Que ma mère ait passé l'arme à gauche avant ma majorité ? Que je n'ai jamais su trouver une place dans ce monde ? Je m'en trifouille l'intestin grêle avec une tringle à rideau ! Cette vie ne m'a jamais rien apporté de bon, je ne regrette donc rien, n'ayant jamais eu la chance de gouter au bonheur. On ne peut décemment se languir de quelque chose que l'on n'a jamais possédé. Moi, tout ce à quoi j'ai eu droit en vingt-quatre années d'existance, ce fut une vie morne et sans intéret. Vous voulez un topo ? Alors je déclare officiellement que vous êtes une véritable commère. A quoi cela vous servirait de savoir à quel point j'étais misérable aux yeux des autres ? A quel point cela me laissait indifférent ? Mais soit, puisque tel est votre désir.

    Vous savez désormais que je naquit le dix du mois dans une petite banlieue chic de Californie. Non ? Bref, maintenant vous le savez. Je visualise toujours notre maison accolée à tant d'autre, mais pas trop, dans un de quartiers riches et propres, ou sur une photo aérienne, on aurait pu apercevoir une myriade de pelouses et de piscines identiques, à quelques dizaines de kilomètres de la mer. De multiples chambres dites "d'amis" pour faire bien; une cuisine aménagée en métal chromé, impeccable; un salon équipé d'une télé écran plat de dernière génération, un canapé d'angle qui aurait fait baver d'envie n'importe qui tant il était confortable; des murs blancs et une déco branchée mais sobre dans l'ensemble, et le tout dans des proportions dépassant l'imagination de n'importe qui appartenant au petit peuple. Mais il fallait ça, là ou nous vivions. Pensez-bien, on ne pouvait se permettre de ne pas avoir la télé dernier cri si les voisins le possédait ! Tout cela m'exaspérait au plus haut point. Encore que, étant gamin, je n'y pensais pas trop. J'étais alors encore assez insouciant pour ne pas me rendre compte de l'absurdité d'une telle vie. Quelques dollars bien placés, et hop ! tout ce dont vous avez rêvé en main. Que du bien matériel, sophistiqué et reluisant en surface, mais sale et puant dès que l'on gratte un peu la surface. Le rêve américain dans toute sa splendeur. Non, décidément, je n'étais pas encore préparé à une telle vision du monde. Ce qui éventuellement m'enpêchait de dormir était uniquement les disputes quotidiennes qui avaient lieu à l'école, puis au collège. Rien de très grave, mais assez ennuyeux pour vous pourrir la journée. Je savais encore sourire, à cette époque. Les rares amis que j'eus dans mon enfance se comptent sur les doigts. Trois, exactement.

    Il y eut d'abord cette fille, une petite blonde aux grands yeux clairs, aimée de tous, tant des instit' que des autres enfants. Gentille, douce et rieuse, la gamine que tout le monde aurait voulu avoir. Atout à ne pas négliger, elle était si jolie, si mignonne. Et intelligente, par dessus tout. Ne me demandez pas comment j'en arrivai à m'en faire une amie, je ne saurais l'expliquer. Mais après tout, la vie n'est-elle pas emplie de ce genre de mystère ? Mes parents l'adoraient, en faisait une véritable petite déesse, et je voyais alors leurs visages se consumer de joie dès qu'elle passait le seuil de notre maison. Mackenzie fut celle qui vint vers moi, celle qui me défendit tant qu'elle put contre ces ingrats toujours en quête de chamaillerie, celle qui me donna un peu de joie dans ce bas monde. Ce fut la première. Puis elle me quitta, du jour au lendemain, balançant des mensonges sur moi sous prétexte que... Que quoi ? Mackenzie m'apprit comment retourner sa veste.

    Vint ensuite Graham. J'étais alors en dernière année de collège, et lui en avait fait déjà quelques unes, de dernière année de collège. Un "je m'en foutiste" comme vous n'en avez jamais vu, avec ce sens de l'humour noir et ce cynisme effarant dont j'héritai peu à peu, à force de le fréquenter. Lui ne passa qu'une fois le seuil de chez moi, mes parents décrétant que c'était une bien mauvaise fréquentation. Pourtant Graham était un garçon bien, à mes yeux. La clope au bec, la chemise ouverte jusqu'au nombril et dépassant de son pantalon, mais cette vision des choses qui m'ouvrit les yeux. Enfin. Lui était entré dans ce collège privé grâce à ses grands-parents, ses géniteurs n'ayant pas les moyens de l'y inscrire. C'est sur, habiter dans une baraque pourrie pas loin du centre ville dans un des quartierz les plus craignos, avec à dispostion quelques petits dealers, ça n'aide pas pour la fiche d'inscription dans un établissement de renommée. Il avait l'habitude de trainer seul dans les rues le soir, avec cette dégaine particulière qui me faisait parfois sourire. Je ne le connus qu'une année, après quoi il disparut de la surface du monde. Je n'eus aucune nouvelle de lui, mais bien des années après, je le visualise parfois, une expression narquoise sur son visage. Graham m'apprit à quel point la vie pouvait être moche et injuste envers ceux qui le méritaient le moins.

    Enfin, la dernière en date se nommait Zoey. Brune et bouclée, plutôt pas mal. A ce moment, j'étais en terminale, et plutôt acharné dans mes études. J'aimais travailler, penser que cela servirait à quelque chose. C'était mon sauf-conduit vers une nouvelle vie. Un diplome en poche, j'aurais tout le loisir de faire ce que je voulais le plus: devenir écrivain, coucher sur le papier toutes ces idées noires et ces envies meurtrières, toute cette rancoeur envers la vie. Ma vie. J'étais associable et nourissait envers les autres une sorte de haine teintée de jalousie. Ils arrivaient à être heureux, à rire et à avoir des rapports normaux vis-à-vis des autres. Je n'avais pas un physique particulièrement avantageux, mais j'avais ce petit quelque chose qui me valait souvent un regard en coin du côté des filles, parfois des garçons. Peut-être cet air de mauvais garçon, ces yeux sombres qui n'inspiraient que colère. Zoey faisait partie de ceux-là. Elle était joli, avec ses origine mexicaines, de grands yeux verts en amande, à couper le souffle. Mais elle ne dérogait pas à la règle, je la détestais tout autant que les autres, et qu'elle me lance ces petits coups d'oeil appuyés me laissait de marbre. Sauf qu'elle était acharnée, s'accrochait à moi et trouva même le courage de venir me parler, malgré ce regard hostile que je lui lançais comme mise en garde. Elle me parla, et fis mine de ne pas s'apercevoir de mon mutisme obstiné. Je finis pas éprouver envers elle un certain respect. Après quelques mois passés ainsi, nous fument officiellement amis, et finimes même pas sortir ensemble. Cette relation dura jusqu'à la fac, ou je m'étonnais toujours d'avoir une personne aussi douce et adorable à mes côtés. Jamais elle ne s'était plainte de mon comportement renfermé et parfois rustre. "Je t'aime comme ça", me disait-elle. De mon côté, je n'étais pas sur de l'aimer. Je n'étais sur de rien, à vrai dire. Nous avions réussi à développer une relation assez solide, et je me livrais à elle, et à personne d'autre. Ce fut la seule à qui je parlais de moi, de mon ressenti envers la vie. Malheureusement, la distance finit par nous séparer, et nous nous séparâmes après près de trois ans de vie commune dont deux à des endroits éloignés. Je mis un temps à me réacoutumer à une vie en solitaire, mais y trouvait un certain confort que j'avais perdu. Zoey m'apprit comment obtenir ce que l'on voulait avec de l'acharnement et de belles paroles.

    Vous avez ici un compte rendu résumé de ma vie de mon enfance à mes années de fac. Ah, la fac. Je ne me plaisais pas dans celle ou j'étais. Je m'y étais inscrit dans le seul but de ne pas être trop loin d'elle. Je dus me résoudre à quitter l'université en pleine année, et arrivais à Columbia comme un cheveu sur la soupe. Mais peu importait, en réalité. J'avais ce que je voulais, des études dignes pour un futur écrivain. J'avais un livre en cours, et tout semblait plutôt bien marcher. Jusqu'à ce jour funeste, ou, en bas des marches de la bibliothèque du centre, je reçus cette vague en pleine figure. Comment ai-je réussi à m'accrocher aux rampes ? Aucune idée. Ce fut si long, si douloureux, si... froid. Mes mains s'étaient figées d'elles-mêmes autour des barres de fer, et résistèrent jusqu'au moment d'acalmie ou je pus enfin me tirer hors de là, tremblant et grelottant.

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    Ma vie aujourd'hui se réduit à vivre du feu des livres, un sacrilège que je ne suis prêt à pardonner que parce qu'elle empêche mes doigts de tomber. Je nourris une telle envie de survivre que je me prends à penser parfois que ma vie n'a finalement pas été assez nulle pour que je sois résolu à la quitter. Ce serait tellement lâche de tout laisser tomber ainsi, sous prétexte que la vie est dure. Alors je m'accroche, et suis prêt à tuer pour rester en vie. Jusqu'ici, je n'ai trouvé personne qui soit assez méritant à mes yeux pour survivre. Mon opinion vis à vis des autres n'a pas changé. Je les hais, tous, avec leurs petits coeurs pétris de sentiments, et leurs paroles aussi vraies que la France se trouve en l'Australie. Pour cette raison je préfère me taire: au moins, je garderais pour moi ce que je pense ou non. De ce côté, on peut dire que je suis une personne franche, pour le peu que je parle.

    Assez parlé de ma vie, vous avez surement envie d'en savoir plus sur mon caractère. Qu'à cela ne tienne, vous allez être ravi de rencontrer une personne aussi peu loquace qu'elle est malveillante. Enfin, malveillante... j'exhagère. Je suis égoiste, et me préoccupe peu des autres. Qu'ils vivent leurs vies, sincèrement ce n'est pas mon problème, loin de là. Qu'ils crèvent, qu'ils vivent, je m'en fiche. Intelligent et spontanné, en cas d'urgence, je sais quoi faire, et ne panique jamais. Vous me verrez alors toujours calme et posé, réfléchi et avec un sang froid à toute épreuve.

    Mais enfin, cela importe peu. Voyez pas vous-même, et peut-être arriverez-vous à faire tomber ce mur, qui sait !

    "Important things you have to know"
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    Pseudo :Pouet
    Avatar : Tom Sturridge ♥
    Groupe : Celui de la bibliothèque
    D'où avez-vous connu le forum ? du site d'Obsession, mais c'était il y a longtemps.
    Remarques ? Oui, j'en ai une ! Que faites-vous? Ou êtes-vous ? J'aimerais tellement que ce forum au contexte génial revive. Admins, au boulot !!
    Code ? OK par Bobby


Dernière édition par Clayton McElwain le Mar 13 Avr - 19:28, édité 1 fois
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Clay

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