Gravitation is not responsible for people falling in Love. * * *

.INFORMATIONS. Nom, Prénom : Stewart, Jake Age : 38 ans Lieu et date de naissance : Boston, le 24 Avril 1971 Groupe : Going back to normal ? We are workin' on it

& &YOU.

Célébrité Choisie : Christian Bale
Pseudo : Euh... mon pseudo de comment les gens ils m'appellent ? Lélé on m'appelle... =D
Age : 19 ans
Fréquence de connexion : Mmmh... Très bonne question. 7/7j en temps normal ^^ (maintenant reste à voir ce qu'est le temps normal )
Comment avez-vous connu le forum : Par ma fifille, alias Jade S. O'Connell... L'a réussi à me convaincre avec un câlinou x)
Comment trouvez-vous E N D E D W O R L D. : J'aime beaucoup le design, glacial et doux à la fois... Pis Josh Hartnett sur la bannière Et y'a pas de fautes, ou presque pas... C'est tellement rare, ça fait du bien ^_^ Félicitations à l'équipe, au passage =)
Quelque chose à ajouter ? : Euh... Je sais pas... *allez, réfléchis, dis quelque chose...* quelque chose *sort*
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*VOTRE VIE

- Professeur Stewart ?
- Mmh ?

Sans même quitter des yeux l’écran d’ordinateur sur lequel il travaillait, Jake nota une nouvelle observation sur son bloc-notes. L’échantillon d’eau qu’il étudiait, prélevé à peine quelques heures plus tôt de l’Atlantique, au large de New York, révélait une composition de celui-ci particulièrement anormale. Pour le scientifique qu’il était, c’était fascinant, au plus haut point. Et ce n’était pas le seul sujet d’étude qui faisait s’enflammer le cœur des chercheurs de ce laboratoire. La veille au soir, on leur avait amené un bloc de glace, venu tout droit de l’Antarctique, duquel était prisonnière une créature n’appartenant à aucune espèce connue. Évidemment, tous les membres de son équipe avaient voulu l’étudier, n’osant à peine fermer l’œil de la nuit, peut-être de peur que tout ait disparu à leur réveil. Quoi qu’il en soit, Jake avait choisi de rester en retrait, leur laissant le champ libre, n’intervenant qu’en tant que superviseur ou pour leur prodiguer quelques conseils, s’il le fallait. Ils étaient bien assez nombreux autour de la créature, et il s’était retrouvé seul avec son échantillon, ce qui n’était pas plus mal, au fond.

- Nous avons étudié l’A.D.N d’Alpha, et… L’homme releva enfin la tête vers le jeune laborantin qui s’adressait à lui, le regard interrogateur. Euh… Oui, on l’a appelé Alpha… Et… donc, il ne ressemble à rien de connu, comme nous nous y attendions.

Il hocha doucement la tête, en pivotant sur son siège de manière à se retrouver face au jeune homme.

- Vous avez pu dater sa mort ?
- Pas encore de manière précise, mais nous estimons déjà qu’il a vécu avant les mammouths. Vous voulez que je vous apporte les premiers résultats ?

Jake accueillit cette question avec scepticisme. Jamais il ne lui serait venu à l’esprit de douter du jugement du jeune homme, ni de celui d’aucun de ses collègues. Pourquoi voulaient-ils qu’il confirme leurs dires ? N’avaient-ils pas confiance en eux-mêmes, tous autant qu’ils étaient ?

- Non, pourquoi ? Vous avez une raison de douter ?
- Et bien, c'est-à-dire que… commença-t-il, alors qu’un sourire embarrassé se dessinait peu à peu sur ses lèvres …c’est la première fois que nous rencontrons ce genre de phénomène, nous ne voudrions pas commettre d’impair.

Jake ne put s’empêcher de sourire, alors que ses yeux bruns laissaient transparaître un soupçon de nostalgie, et peut-être de l’envie ? Il était loin, le temps où lui aussi était jeune, et s’émerveillait de la moindre découverte comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde. Il était loin… et pourtant, il savait qu’il ne lui en faudrait pas beaucoup, pour qu’il retrouve sa fougue et son enthousiasme d’antan.

- Ne vous inquiétez pas. Vous vous en sortez très bien.
- Merci, Professeur.

Le jeune homme acquiesça timidement, puis sortit de la pièce, laissant son supérieur dans sa solitude. Tous les étudiants et laborantins savaient que le professeur Stewart travaillait mieux seul. Enfin… Ça, c’était ce qu‘il disait. Ce qu’il ne disait pas, en revanche, c’était l’angoisse qu’il ressentait à chaque fois qu’il devait travailler en équipe. Il ne savait pas exactement d’où cela lui venait, mais ce qui était sûr, c’était que cela avait renforcé son désir d’avoir un poste important au laboratoire. Mieux il était placé, et plus il était libre de travailler avec qui bon lui semblait. Et puis, à un certain niveau, le travail de groupe n’était plus obligatoire pour mener à bien ses recherches, n’est-ce pas ?

*Rah… Mon pauvre Jake, tu dérailles…*

Comme à chaque fois qu’il essayait de s’expliquer cette peur de travailler avec les autres, en fait. Et pourtant, il n’avait pas « peur » des autres. C’était même plutôt les autres qui étaient impressionnés par lui, en général. Ou alors, même s’ils ne l’étaient pas, ils le respectaient, au moins, tout comme lui les respectait. Il n’avait rien à se reprocher, absolument rien. Il avait tout bien fait, depuis l’enfance. Tout, dans l’unique but d’arriver là où il était maintenant. Bon… Il s’était un peu endetté - d’accord, beaucoup endetté - pour payer ses études, il avait enchaîné les petits boulots, ne s’était permis aucun excès pendant des années, tout pour ne pas finir comme son père : ouvrier à l’usine. Parce que lui, c’était la science qu’il aimait. Il ne s’était jamais imaginé autrement qu’en scientifique, en chercheur dans un laboratoire prestigieux. Et maintenant, il était arrivé au bout de son rêve. Il avait réussi, et avait franchement de quoi être fier.

Mais plus que sa propre fierté, c’était celle de son père qui l’enchantait le plus. Il se souvenait encore du jour où celui-ci lui avait dit ces mots magiques, que tous les petits garçons rêvent d’entendre un jour : « Mon fils, je suis fier de toi. » C’était en septembre, il s’en souvenait. Tout comme il se souvenait du costume trois pièces qu’il avait loué pour l’occasion, et dans lequel sa mère l’avait trouvé si élégant. Ses parents étaient tous deux venus de Boston, pour fêter avec lui sa nomination au meilleur poste qu’il avait pu espérer : Directeur du département de la recherche, dans le meilleur laboratoire de New York. Il n’était pas tout à fait le « grand chef », et avait encore des supérieurs hiérarchiques, mais ceux-ci s’occupaient plus de l’administration que de la recherche à proprement parler. Et d’ailleurs, il arrivait même qu’ils s’adressent à lui, pour avoir une meilleure idée de la marche à suivre dans tel ou tel projet. Une place de choix, donc… Et ce jour-là, celui de sa nomination, il avait été heureux. Plus qu’il ne l’avait jamais été auparavant. Plus qu’il ne le serait jamais, sans doute. Et pourtant, rares furent les personnes à vraiment savoir à quel point il l’était, heureux. Il fallait dire qu’avec sa pudeur légendaire, qui ne laissait presque jamais transparaître ses émotions, il ne pouvait en être autrement…

Alors qu’un vague sourire était apparu sur ses lèvres, il se figea quand son regard se posa sur le cadre photo posé sur son bureau. Des enfants ? Non. Une femme ? Non plus. Il ne s’était préoccupé que de son travail, jusqu’à présent, et n’avait pas trouvé le temps - ou la volonté ? - de penser à ces choses-là…Un membre de sa famille ? Oui. Un frère, pour être précis. Son petit frère, qu’il n’avait plus revu depuis le jour où cette photo avait été prise. Alex devait avoir la vingtaine, à ce moment-là. Il avait les mêmes yeux, et la même tignasse désordonnée que son grand frère. Physiquement, ils se ressemblaient tellement qu’il était déjà arrivé qu’on demande à Jake si c’était lui-même, sur la photo. Et pourtant… ils étaient si différents. Alex avait horreur de la science, et l’idée de faire des études longues et difficiles ne lui avait même jamais traversé l’esprit ; La petite vie qu’il menait lui plaisait. Et lui, contrairement à son grand frère, s’était très tôt fait à l’idée qu’il travaillerait à l’usine, comme son père. Jake aurait tellement voulu lui transmettre sa passion, ou au moins, lui donner le goût du travail, de l’effort, pour qu’il ne se contente pas simplement de ce qu’il avait… Mais Alex était si jeune, quand il était parti… Trop jeune… Finalement, c’était à peine s’ils se connaissaient vraiment. Et ça lui fendait le cœur, oui. Et il se sentait coupable. D’avoir abandonné son frère, d’être parti de la maison, ne pensant qu’à sa carrière… Ça lui avait pas mal réussi, il fallait bien l’avouer, mais à quel prix… ?

Cette photo, posée sur ce bureau, symbolisait l’espoir qu’il avait, de retrouver un jour son petit frère, d’apprendre à vraiment le connaître, de se rapprocher enfin de lui, et d’avoir une vraie relation fraternelle… Il espérait, vraiment. Mais il n’en parlait pas, bien sûr… Jake « Le pudique » Stewart, le retour.

- Pro… Professeur ?

Il releva la tête vers la jeune fille qui était apparue à la porte. Son visage était étrangement pâle, et elle semblait contenir une panique qui ne tarderait pas à devenir incontrôlable.

- Vous devriez venir voir.

Sa voix était pressante, anormalement aiguë, ses mains se tortillaient nerveusement, et pourtant, son regard était planté droit dans celui de Jake. Ce dernier se leva immédiatement, légèrement inquiet, et suivit la jeune étudiante qui le précédait dans les couloirs.

- C’est votre euh… Alpha ? Il y a un problème ?

Elle lança un regard étonné en arrière, ne s’attendant sans doute pas à ce qu’il utilise le surnom de fortune qu’ils avaient choisi pour la créature. En fait, elle était même étonnée qu’il lui parle de cela, alors qu’elle avait autre chose en tête. Tout autre chose… La gorge sèche, elle ne répondit rien, mais secoua nerveusement la tête, lui faisant signe que non, ce n’était pas de lui qu’il s’agissait. Et comme ils arrivaient enfin devant l’une des fenêtres qui donnaient sur l’extérieur, elle lui fit simplement signe de regarder. Et ce qu’il vit le cloua sur place… Un vent très violent - trop violent - s’abattait sur la ville, faisant s’envoler toutes sortes d’objets. Des vitres de voitures explosaient sous les grêlons. Les new-yorkais, paniqués, couraient dans tous les sens, espérant trouver un abri face à cet espèce d’apocalypse qui leur tombait dessus. Jake resta immobile quelques secondes, analysant la situation, réfléchissant à ce qu’il devait faire. L’étudiante, qui se tenait toujours à ses côtés, semblait, elle, ne plus pouvoir tenir en place. Elle s’était forcée au silence, pourtant, se disant pour se rassurer que le professeur Stewart trouverait une solution. Il en trouvait toujours une, et il avait un calme à tout épreuve, c’était bien connu. Il ne fallait donc pas s’étonner qu’il ne réagisse pas, qu’il ne panique pas, malgré la situation…

- Appelez tout le monde, tous nos collègues, dites-leur de venir ici, au labo. C’est l’endroit le plus sûr, en attendant que ça passe.

Ils échangèrent un bref hochement de tête, puis elle fit demi-tour, à pas rapides, et alla rejoindre le reste de l’équipe, à qui elle transmettrait l’ordre. Jake, quant à lui, jeta un dernier coup d’œil à la scène de « fin du monde » qui se jouait sous ses yeux, puis regagna son bureau, où il se saisit du téléphone. On répondit presque immédiatement à son appel.

- Jake ! Dieu merci, t’es au labo… Surtout n’en sors pas !
- Dereck, qu’est-ce qui se passe ?
- La panique, partout ! On n’y voit plus rien avec les satellites, et il paraît même qu’ils ont perdu la liaison avec les gars qui sont là-haut, à Houston. Mec, ta bestiole de l’Antarctique… Crois-moi, c’est pas un hasard…
- C’est la fonte des glaciers, je sais.
- Cette fois, ça va pas être juste un slogan à la télé…

Un silence pesant se fit, alors que les deux interlocuteurs mesuraient le sens de ces derniers mots. Le professeur inspira profondément, passa nerveusement la main dans ses cheveux bruns, qui n’étaient pas aussi longs que celui du jeune homme sur la photo devant lui…

- T’inquiète pas, ça passera.
- Mouais, si tu le dis… C’est toi le scientifique.
- Justement, t’en fais pas… Et dépêche-toi de trouver un abri, je veux pas voir ton nom parmi ceux des victimes.
- Ouais… Ramène le plus de monde possible au labo, c’est un endroit sûr.
- Je sais, mon équipe s’en charge déjà.
- Génial. J’dois y aller… On se rappelle ?
- Bien sûr. À plus.

Et il raccrocha, prenant encore quelques instants pour mesurer la signification des derniers mots qu’ils avaient échangé. Dereck était un de ses meilleurs amis, et il ne pouvait se faire à l’idée de ne plus jamais le revoir… Mais ça n’arriverait pas, n’est-ce pas ? Ils s’en sortiraient, tous les deux. Tous, ils s’en sortiraient. L’espèce humaine avait détruit la planète, il le savait. Tout comme il savait qu’ils devraient un jour en payer le prix. Il l’avait toujours su. Mais il ne s’était pas douté que ce jour arriverait si vite, et de manière si inattendue. Et il n’était pas disposé à se laisser faire. C’était un scientifique. Il avait le pouvoir de la science entre les mains… Et il était hors de question qu’il se laisse bêtement mourir, sans réagir… Sans tenter de trouver une solution à ce problème, ce conflit qui opposait la planète à l’humanité. La planète était, certes, plus puissante, mais les hommes étaient de fins stratèges… Un accord de paix était possible… Il fallait juste le chercher.

*Ahem… On va dire que c’est l’effet « fin du monde » qui te fait perdre la tête…*

Secouant nerveusement la tête, pour recouvrer ses esprits - sans complètement y parvenir, cependant -, il décrocha à nouveau le téléphone, et composa le numéro de son frère. Juste s’assurer qu’il allait bien, et lui intimer de se trouver un abri sûr… Une sonnerie, deux… Puis plus rien. Les lignes venaient d’être coupées.