« A Host Named Water // Scenario Groupe 02

Tous le monde sentait comme une humidité omniprésente depuis le début... mais naturellement à par en parler, personne ne faisait rien. En effet, notre départ était prévu dans très peu de jours, il nous semblait donc impensable de chercher d'où venait ce courant d'air omniprésent et froid qui parcourait sans cesse l'appartement dans lequel nous vivions. C'est à nos dépend que nous l'avons découvert.
Sans le savoir, une terrible tempête de neige était en train de s'abattre sur New York... la dernière fois qu'il avait neigé ici? Janvier 1964, pour vous dire à quel point les New Yorkais sont habituées à voir des petits flocons.
Bref le problème n'est pas vraiment de savoir s'il y a une tempête de neige ou non dehors, le problème est surtout que que nous commençons à voir une flaque d'eau apparaitre sous la porte du placard... un placard dont personne n'avait fait attention jusque là et dont nous nous moquions complètement.
Cet appartement semblait pourtant être l'endroit idéal pour se réfugier de par le fait qu'il est au dernier étage et donc impossible à inonder par le bas... Malheureusement, nous ne pensions pas qu'il y aurait une nouvelle catastrophe après la catastrophe... il nous est impossible de rester si l'appartement s'inonde et l'eau s'infiltre vite. Malheureusement, agir dans la précipitation ne servirait à rien, ce qui veut dire que nous allons devoir réfléchir et ensuite agir... bien sur tout cela avant que nous soyons morts noyés... naturellement !
Adrian prit rapidement les choses en main. Il avait l'habitude de diriger, puisque nous savions tous que c'était son métier. Très vite, il répartit les rôles, Winter et Anastase devaient aller chercher de quoi boucher le trou, ce n'était pas une tâche facile puisqu'aucun d'eux ne savaient ce que l'appartement cachait. Adrian allait quant à lui essayer de contenir l'inondation et Kaelyn l'aiderait pour cela, comme un peu tout le monde, elle avait regarder sommairement ce qui se trouvait dans les placards et s'était désignée pour cette tâche puisqu'elle se souvenait d'objets pouvant être utiles.

Ordre de passage :

**MESSAGES** : 737

Hôtel, Dernier Etage.
Adrian, Kaelyn, Anastasee, Winter.

« A Host Named Water // Scenario Groupe 02 Mini_090514070657531110

Dernier étage de l'hôtel, plusieurs centaines de mètres séparaient Adrian de ce sol englouti par la montée des mers, mais était-il à l'abri ? ... Pas vraiment. Lorsque la nature se déchaîne à ce point, lorsque toute l'humanité est décimée par une simple vague qui déferle sur ce qu'elle s'est évertuée à construire pendant des décénies. Adrian vivrait-il assez longtemps pour raconter cette histoire à ces petits enfants ? Comment en étaient-ils arrivés là ? Adrian H. Windsor, se battant pour sa survie, alors qu'il n'avait jamais eu à le faire jusque là, ni même à y penser... Qui aurait cru que la veille encore, Adrian avait échappé in extrémis à une mort certaine, à tel point que sa vie avait commencé, l'espace de quelques secondes, à défiler devant ses yeux. Que pouvait-il faire, sinon attendre que la mort ne vienne le chercher brutalement. Non, il ne s'en irait pas comme ça, ce n'était pas dans sa nature. Il ne serait certainement pas la victime de cette catastrophe, il chercherait par tous les moyens de la combattre. Même avec des armes si primordiales soient elles tel que son génie, l'adversaire du jour n'était un simple politicien de pacotille... Que pouvait-il devant un adversaire tel qu'une nature déchaînée et vengeresse, un combat de David et Goliath qu'il n'allait certainement pas remporter à coups de frondes... Jamais au grand jamais l'humanité n'aurait imaginé une telle catastrophe d'une envergure dépassant l'imaginaire des réalisateurs des films de l'été que pas même tous les effets spéciaux du monde n'auraient su recréer. Adrian tremblait, par peur... Oui... Il fallait se rendre à l'évidence, jamais son existence n'avait été si menacée, il vivait probablement les derniers instants de son existence. Lui qui se croyait au dessus du commun des mortels... Devant la mort et le danger, nous sommes tous égaux... Enfin, chacun ses atouts. Adrian pouvait compter sur son intelligence, mais était-ce suffisant ?

Adrian était perdu dans ses pensées, préoccupé par sa seule survie. Mais force était-il de constater qu'il n'était pas seul. Ses vieilles manies d'égocentrique avaient repris le dessus dans ces temps de crise. Car oui, il avait appris à être plus... Altruiste... Grâce à sa nouvelle responsabilité de premier ministre. Il devait à présent aider les autres, ceux qui l'avaient élu au pouvoir. Mais devant cette mort imminente, ce danger de tous les instants, on est ce que l'on est, il n'est plus question de feindre quoi que ce soit... Trois autres personnes logeaient dans la chambre, qui aurait pu croire que le destin allait amener ces quatre jeunes gens à œuvrer ensemble pour une survie quasi improbable. Une blondinette, un minet et une gamine, la lutte s'annonçait perdue d'avance... Et pourtant ? Les miracles arrivaient bien dans les contes de fées, enfin bon, avec la chance qu'il avait eue depuis quelques temps, Adrian ne pouvait compter sur une intervention divine... C'en était désespérant, affronter la mort en face, dans un duel sanglant, dans une joute où Adrian ne laisserait pas la faucheuse crier victoire trop facilement. Il était clair que pour le bien de sa survie, en cas de problème, le jeune British pouvait user de l'aide de ses trois camarades...

Toujours enfoncé dans le canapé, grelotant comme jamais, le froid glaçant chacun des os de son corps, la peau aussi blême et pâle que celle d'un cadavre, Adrian leva un des stores histoire de savoir ce qui se passait dehors. Il ne parvint cependant pas à voir la moindre chose à travers le verre glacé qui ne reflétait que son visage cadavérique. Le jeune homme tira son Blackberry de sa poche, dans l'ultime espoir que sa batterie qui ne possédait plus qu'une seule et dernière barre ne puisse tenir le temps d'un appel. Vraisemblablement, Adrian avait abandonné l'idée qu'un avion vienne le chercher comme convenu, il devait à présent composer sans. Le temps de presser une seule touche que la faible lumière du téléphone s'éteignit, plongeant encore plus la petite chambre dans une glauque pénombre causée par l'absence du moindre rayon d'un soleil qui semblait avoir rendu l'âme. La télévision s'éteignit à son tour dans un craquement venant s'ajouter au mugissement inquiétant d'un vent auquel Adrian s'était habitué par la force des choses, laissant le jeune gens sans informations, attendant dans ce qui se présageait comme étant, au fil des minutes qui duraient des heures, leur futur lit de mort... Pas un rayon de lumière...

Verraient-ils de nouveau une journée ensoleillée ? Dans la sombre chambre se profilaient, à travers le nuage de buée qui émanait de la bouche bleue du jeune homme les trois silhouettes de ses compagnons d'infortune. Adrian était paralysé, l'épaisseur de son manteau ne suffisait plus à le protéger de cette température qui n'avait probablement jamais connu de pics si bas. Un froid qui lui transperçait la peau, comme des milliers de poignards aux lames acérées, pénétrant dans sa chair et figeant son sang. Le claquement des mâchoires ne cessait plus et tandis que les autres occupaient le temps qu'il leur restait à vivre en discutant, Adrian restait dans son coin à réfléchir... Pas pour longtemps... Une flaque d'eau jusque là insignifiante prenait une ampleur inattendue, devenant presque... menaçante... De Charybde en Scylla... Le mur se fissura commençant à déverser quelques filets d'eau qui inquiétèrent fortement Adrian. L'heure était venue de prendre la situation en main. L'eau pénétrait dans la salle plus rapidement que prévu, envahissant chaque recoin de la chambre. Un invité inattendu, un trouble-fête de la pire espèce. S'ils ne voulaient pas finir noyés, il fallait agir vite. Adrian se leva, encore engourdi par le froid, mais courageusement, il toussota avant de lancer:

Dêpechez vous, vous deux, allez chercher quelque chose pour couvrir les fissures, toi la blondinette, aides moi à tirer les tapis pour les mettre sous les portes. Vite ! Je sais pas pour vous, mais moi, je vais pas mourir aujourd'hui... Tiens bon blondinette, on va s'en sortir !

Oui, c'était une situation de crise, mais pourtant, s'il savait que même en bouchant les trous, ce n'était qu'une question de temps avant que les eaux n'envahissent la chambre et ne l'engloutissent au final. Pas moyen de sortir dehors vu le gel qui s'était déposé sur la vitre, il gèleraient sur place... Il n'y avait pas foule de solutions, Adrian ne prit pas longtemps à le comprendre, pour le moment, il fallait bloquer l'eau afin de gagner du temps, car vraisemblablement, il lui fallait plus de temps pour... réfléchir. Le seul moyen d'en gagner était de maintenir les murs en bon état et de bloquer les entrées d'eau... Ce qui était apparemment, physiquement impossible. Que faire à part prier ? Aidez nous.

« A Host Named Water // Scenario Groupe 02 25hon7a

Je ne voulais pas mourir de froid. C'était stupide et puéril de montrer pareille exigence à cet instant précis, mais je ne voulais pas mourir de froid, là, stupidement. C'est cette pensée plus morbide qu'autre chose qui me sortit de la torpeur lascive et bienheureuse dans laquelle je m'étais plongée. Redressant la tête, je frémis. La chambre d'hôtel où j'avais élu domicile était certes spacieuses, elle ne m'en semblait pas moins bondée. Et il y avait juste trois autres personnes. Adrian. Monsieur notre cher ministre égocentrique, qui m'amusait plus qu'autre chose, avec ses airs de grand chef en manque de commandements. Anastase. Un jeune homme aux manières plutôt galantes, qui me paraissais sympathique rien que par sa sollicitude et son calme. Winter. C'était étrange, mais je n'avais rien à dire sur elle. Je ne la connaissais pas plus que ça, et j'aurais seulement pu faire un jeu de mot foireux sur notre situation et son prénom. Mais bon. Cela aurait été de mauvais goût. De très mauvais goût. Des inconnus. Je leur avais parlé, j'avais ri, avec eux, mais ils restaient malgré tout des inconnus. Des gens n'ayant pas ma confiance, et a qui je devais pourtant confier ma vie. Continuellement, nous nous entraidions pour une survie aléatoire et injuste. Je n'aimais pas ça. Et puis, on pouvait quand même dire que quelques uns luttaient, et que d'autres - comme monsieur notre cher ministre, pour ne pas citer de nom - observaient en donnant des ordres apparemment intelligents. Ce qui restait à prouver, en fait, pour l'intelligence des ordres. Mais voilà. Nous étions là, sans masque, pour une fois, et nous devions marcher ensemble pour une survie que nous espérions commune. Je détestais ça, et je ne cessais de me le répéter. Merde. Pourquoi eux, pourquoi moi ? C'était, à nouveau, une question égoïste et puériles. Néanmoins, elle surgissait de plus en plus souvent dans mon esprit. Je ne voulais pas, non, je ne voulais pas. Moi, je voulais juste vivre et pouvoir rire encore. Un espoir si ténu à présent ..

Me relevant péniblement du coin où je m'étais installée, je frémis. Par pure habitude, je m'étais installée dans un coin, à même le tapis. J'aurais pu m'installer sur le lit, comme Winter, mais au moment où j'avais commencé à comater, elle était encore seule. Et m'installer à côté d'une inconnue ne me disait, mais alors là, vraiment rien. Et puis, je n'avais pas aussi froid, avant. Par contre, maintenant, les conditions avaient changé. De un, j'étais gelée. De deux, Anastase était là. Oh, pas que je cherche spécialement tout contact avec lui, mais je préférais simplement être près de lui que près d'un inconnu total. Bah oui, il était encore celui que je connaissais le mieux, ici. Avec Adrian, mais celui là n'était jamais vraiment sincère, et il me perturbait, toujours à servir ses propres intérêts .. Je finis donc par m'approcher du lit, et me laisser tomber aussi délicatement que je le pouvais dessus. C'était bizarre, et peut être purement psychologique, mais j'avais l'impression que les autres ne dégageaient pas beaucoup de chaleur. Bon. Ils devaient être aussi frigorifiés que moi. Tant pis, on ferait avec. M'appuyant le dos contre le mur, je ne mis pas longtemps à re-fermer les yeux. J'écoutais d'une oreille discrète la conversation des autres, et je profitais du frôlement discret mais rassurant de l'épaule d'Anastase contre la mienne. Et comme ça, je me sentais bien. Oh, la situation était plus que désespérée, mais j'avais appris à être positive. Et dans une optique positive, j'étais bien. Bon. On respire, on se réchauffe et on arrête de trembler. Ouai. Impossible. Ou presque .. A nouveau, je commençais à m'enfoncer dans une torpeur qui était, après tout, la bienvenue, lorsque je fus sortie de là en sursaut. Un craquement, ténu mais bien présent, venait de retentir. Me redressant, j'ouvris les yeux précipitamment. Et peut être un peu trop vite. Clignant les paupières devant les étoiles qui clignotaient à la limite de ma vision, je ne mis néanmoins pas longtemps avant de comprendre. Mon dieu. Pas ça. Je ne voulais pas mourir de froid.

Le mur à ma droite, auparavant d'apparence inoffensive, avait apparemment décidé de déverser un flot continu d'eau. Un filet d'abord insignifiant, mais qui augmenta bientôt, accompagné d'une fissure dans le mur, qui se mit, elle aussi, à cracher du liquide. Malgré moi, un léger ; « Bordel de merde.. » Bon. Ce n'était certes pas très élégant, mais ça convenait plutôt pas mal avec notre situation. M'approchant, j'allais tenter d'analyser le problème, lorsque notre cher et agréable ministre décida de tout prendre en main. C'était une bonne idée, même si je doutais de certaines de ses décisions. « Dépêchez vous, vous deux, allez chercher quelque chose pour couvrir les fissures, toi la blondinette, aides moi à tirer les tapis pour les mettre sous les portes. Vite ! Je sais pas pour vous, mais moi, je vais pas mourir aujourd'hui... Tiens bon blondinette, on va s'en sortir ! » Effectivement, nous n'étions pas sauvé. Surtout avec lui. D'accord, je l'aimais bien, il me faisais rire. Mais cela ne justifiais pas tout. Ni le "blondinette", ni les ordres. Nous étions humains, nous aussi, et donc nous n'étions pas ses chiens. Prenant sur moi, j'obéis en me mordillant la lèvre pour ne pas lui faire de remarques maintenant, et jetais un coup d'œil aux deux autres. Bon. Lorsqu'ils furent partit, j'aidais Adrian à soulever des tapis, jusqu'à ce que la lumière ne vienne m'éclairer. Le problème ne venait pas du mur, mais du placard. Lâchant le tapis que je portais, je fonçais dans la flaque d'eau, en bénissant mes chaussures jusque là imperméable, et souris. J'avais trouvé. Alors que je tentais de dégager le coin de la pièce, où s'était amassé un tas impressionnant d'objets inutiles, j'entendis Adrian me donner d'autres ordres, de manière de plus en plus autoritaires. Je fis volte face, et finis par lui répliquer ; « Adrian, ferme là deux minutes et regarde ! De un, je ne suis pas ta "blondinette", et je n'ai pas peur, et de deux, tu fais ça pour rien. Le vrai problème viens du placard .. » Devant son air d'incompréhension, je me retournais et shootais un bon coup dans un l'amas d'objets non-identifiés. Là, une tenture fut un peu plus apparente, et je l'arrachais presque, dévoilant ainsi la porte d'un placard. Les murs intérieurs étaient eux-aussi fissurés, et c'était cette même fissure qui s'était propagée, ouvrant ainsi une voie d'eau bénigne dans la pièce, mais une plus importante dans le placard. Un placard peu usité. Je m'en souvenais, et heureusement. Nous avions simplement isolé la porte parce que le petit placard était très froid, et nous tenions à garder la chaleur. Quels cons. Si seulement nous avions fait attention ...

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Anastase s'était enfin décidé à prendre un peu de repos, il n'avait pas vraiment prit une seule vraie nuit depuis qu'il était arrivé ici, comme tout le monde me direz vous... oui sans aucun doute. Et justement, la fatigue commençait à se ressentir sur chacun, les vivres manquaient dangereusement, chacun faisait donc des concessions, et lui aussi par conséquent. Cette après midi là, le groupe s'était séparé. Certains étaient allés dormir pendant que d'autres restaient debout pour surveiller le petit feu de la cheminée. Anastase, chanceux, faisait partie de ceux qui pouvaient aller se reposer, avec les cernes qu'il avait, cela n'avait pas été difficile de convaincre les autres de ses envies plus que pesantes de dormir... Ne serait-ce que deux petites heures dans le calme. Adrian, Kaelyn et Winter faisaient aussi partie de ces privilégiés. Anastase ne se rendit même pas compte qu'il était le dernier à aller se coucher. Lorsqu'il entra dans la chambre, tout le petit monde était déjà installé, il s'installa à côté de ses compagnons de fortunes.

Anastase avait de la chance, il avait apprit, au fil de sa vie de vagabondage, à s'endormir dans les pires conditions, un éléphant qui ronfle ne le gênerait pas. C'est donc comme un bébé que le jeune homme s'endormit en quelques instants, dans un sommeil peut profond tout d'abord. Puis il sentit Kaelyn s'installer correctement sur le lit et il lui fit un sourire pour lui souhaiter bonne nuit avant de refermer les yeux et de se laisser aller à ses pensées. Elle semblait rassurée de sa présence. Anastase n'était pas vraiment en forme pour penser à cela et c'est très rapidement que ses pensées devinrent un rêve, un peu bizarre il est vrai mais un rêve tout de même, chose qu'il n'avait pas eut depuis un moment.

C'est avec perte et fracas que le jeune homme se réveilla en sursaut lorsqu'Adrian hurla. Il n'avait qu'une envie c'était de lui dire de la fermer. Anastase craignait un peu le contact avec Adrian de par son poste. Celui ci n'avait pas caché dès son arrivée ici qu'il était premier ministre, Anastase lui ne s'était pas trop amusé à dire qu'il n'avait plus de foyer depuis 3 ans... il n'aimait pas embêter les gens avec ça... et encore moins recevoir de la pitié ou une promesse d'aide. Effectivement certaines personnes ne comprenaient pas son choix. Vivre dans la rue, dans la nature, voyager sans cesse hors de question! Mais pas pour lui... Bref, là n'était pas le sujet, il se demandait toujours pourquoi le premier ministre s'était permis de tous les réveiller... Après analyse de ce que ce dernier venait de dire, Anastase comprit qu'il y avait en fait un problème, un réel problème. Adrian remonta dans son estime d'un seul coup. Il l'entendit crier qu'ils devaient, Winter et lui, aller chercher quelque chose pour boucher un trou... une fuite d'eau... euh quelque chose comme cela. Il n'avait pas encore réellement parlé à Winter depuis le déluge, mais cette occasion était sans doute la meilleure pour communiquer : survivre ensemble! Il la regarda avec un sourire doux et lui fit signe de la suivre.

-Winter, c'est bien ça ? Euh tu sais où on peut trouver des... qu'est ce qu'on pourrait mettre??? euhh... tu as des idées ?

Dit-il avec empressement. Il entendit Kaelyn se plaindre de l'autorité d'Adrian en s'éloignant... il ne put retenir un sourire puis regarda Winter en souriant et dit :

-Au moins on a pas le tyran aux trousses... bref.

Il se reconcentra, la situation ne donnait pas vraiment matière à rire... normalement. Et il se doutait que Winter n'avait pas envie de mourir maintenant. Il pensa premièrement à prendre des seaux ou des bassines pour ramasser l'eau et la vider dans les éviers qui n'étaient étonnamment pas bouchés et les rideaux pour combler les trous. Il exposa ses idées à sa collège et partit à la recherche de récipients assez grand pour contenir l'eau gelée. Il trouvait deux vieilles bassines qu'il rapporta à Adrian en lui expliquant à quoi elle servait... et repartit vers Winter pour l'aider à trouver des objets susceptibles de leur servir. Il regarda successivement autour de lui puis Winter... il n'avait pas d'idée lumineuse qui lui venait. C'était toujours au mauvais moment qu'il était fatigué, d'ailleurs il se sentait encore un peu endormi, il ne s'était pas totalement remis du réveil qu'il venait de subir, celui ci étant bien moins agréable qu'un oiseau qui chante ou le soleil qui se lève... mais on ne choisit pas tout dans la vie, et les imprévus sont bons aussi. Il se rua vers le premier placard qu'il vit et chercha ce qu'il pouvait trouver d'intéressant... Mais rien ne lui venait. Il regarda Winter et dit :

-Tu as une idée lumineuse... je le sais!

Il se rendit compte qu'il ne l'avait pas beaucoup écouté depuis le début, dans le stresse de la situation, il avait envie de s'excuser mais c'était pas le moment, ils en reparleraient plus tard. Bref, il regarda la jeune femme en attendant qu'elle lui explose ses idées. Elle avait sans doute fouillé un peu dans l'appartement durant les trois jours précédents et avait trouvé des choses qui pourraient leur servir maintenant.

Invité

Je n'en pouvais plus de rester ici, tous m'étaient inexorablement insupportable, être enfermé ici, je ne pouvais pas le supproter, tous étaient, dans cette pièce ou j'avais eut l'immense honneur d'avoir pour domicile, n'était qu'un vulgaire appartement, mais toutes fois c'était mieux que l'on pouvait esperer, et on avait eut le droit de se reposer quelque temps vut la fatigue qui montait peu a peu, moi personnellement j'étais crever, j'en pouvais plus de rester comme ça, j'essayais tant bien que mal de gerer mes angoisses, rester trop longtemps enfermer quelque part, très peu pour moi. Alors il fallait que je bouge, malgrés ma fatigue perpetuel. J'avais observer tous les recoins de l'appartement, observer que tous les murs étaient délabrer et tombaient presque a cause de la moisissure abondante, j'ai bien crus que j'allais vomir, c'était horrible. Et qui plus est il faisait horriblement froids ici, malgrès ma grosse doudoune blanche, mon écharpe et mon bonnet, et bien j'étais un gros glaçons qui gesticulait dans tous les sens pour marcher. Et j'étais sur d'une chose je ne voulais pas mourir ici, il fallait que je me batte, pour moi et pour les autres personnes qui étaient avec moi, d'ailleur je ne les connaissais pas plus que ça, je savais leurs prénom, Adrian, un homme que je n'aimais pas beaucoup, il n'arretait pas de nous donner des ordres, et moi j'aime pas quand on me dit de faire quelque chose. Une petite blondinette, un peu plus agée que moi, mais qui m'avait l'air très sympathique, a premiere vus. Elle s'appellait Kaelyn, un prénom que j'adore. Et un jeune homme plutôt agréable a regarder du nom de Anastase. Je n'avais pas encore eut l'occasion de leurs parler. Perdue dans mes pensées, je rejoignis Adrian et Kaelyn pour aller dormir, c'était un peu le but de nous reposer, je me calla entre Kaelyn et Adrian, pour avoir plus chaud, Anastase nous rejoignis, mais je m'endormis vite.

Quand je me réveilla en sursaut, pour cause Adrian venait de crier contre Kaelyn, non mais il se prenait pour qui celui là, sur je ne l'aimais pas ! Bref, je me réveilla tant bien que mal, sans manger, je ne but qu'une gorgée d'eau. Apparement, un probleme avait survenut pendant la nuit, des fissures venaient d'apparaître sur le mur, et de l'eau coulaient de là, et il faisait encore plus froid que d'habitude. Ils parlèrent ensemble de je ne sais quoi, je n'écoutais pas, je n'étais pas encore réveiller, mais je dus admettre que dormir un peu m'avais fait du bien. Anastase me parla. et m'indiqua de le suivre, ce que je fis, je me massa la figure et passa vite fait mes mains dans mes cheveux. Je lui répondit

- Euuh oui c'est ça ...

Il me demanda ce qu'on pourrait mettre sur les fissures, je réfléchis et lui répondis.

- Je réfléchis et je te dis après.

Qu'est ce qu'on pouvais bien mettre la dessus. Trop tard, il pris deux bassines peut être pour rammasser l'eau qui s'écouler, et pourquoi pas mettre des rideaux pour boucher les trous, non trop risqué, si les rideaux s'humidifie a cause de l'eau le mur pourirait surement, et là on aurait des risque de se faire contaminer par je ne sais quoi a cause de la moisissure. Il me parla, mais je n'écoutais pas, trop absorber dans mes pensées. Je lui dit.

- On pourrais mettre des rideaux, mais je ne pense pas que l'eau s'arreterais de couler, mais on pourrait toujours essayer pour le moment, vut que sa ne coule pas énormement, on pourrait toujours en mettre, et en prendre de rechange.

Je m'attela a ma réponse, je m'approcha des fenetres qui se trouvaient sur les murs, quand je toucha les rideaux, de la poussière et une mauvaise odeur s'en dégagea, je toussa, je supportais très mal la poussiere, je regarda les tringles, cool elles étaiet fragiles, et une tirade pourrait les casser en moins de deux, je respira profondement et prit les rideaux, et tira fort vers le bas, je recula a temps, sinon ils seraient sur moi a l'heure qu'il est. Je me retourna vers Anastase et lui dit.

- Sa pourrait le faire ça !

Je toussa encore une nouvelle fois.

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" Tous égaux devant la mort. ''

Rien n'échappait jamais à Adrian, rien. Il n'empêche qu'avec les neurones à moitié frigorifiés par ce froid intense, sa lucidité en prenait un coup. Assez pour que le détail que la jeune blondinette avait relevé n'attire pas son sens de l'observation pourtant pratiquement imbattable. Mais le fait était que le placard était la source première de l'inondation qui n'allait pas tarder à transformer le petit appartement en un aquarium grandeur nature... Adrian jeta un coup d'oeil impressionné à Kaelyn, il devait s'avouer vaincu. Dans cette bataille contre la mort, avoir des alliés n'était pas de refus, et Kaelyn semblait être un adjuvant de premier choix. L'oxygène se faisait des plus rares et Adrian souffrait d'une angoisse qui lui comprimait les poumons, rendant sa respiration difficile et haletante. Mais l'heure n'était pas à la peur, la faucheuse les attendait à l'autre bout de cette porte, prête à leur donner un billet simple vers l'au-delà et pour Adrian, un enterrement digne de ce nom avec salves avec une tombe vide d'un corps éparpillé dans la grandeur de ce New-york en ruines était une vérité qui n'allait pas tarder à être confirmée. La radio continuait de déverser son flot de musiques joyeuses et Jazzy si plaisantes mais qui tranchaient avec la cruauté du moment... Unforgettable, le bon vieux Nat King Cole allait l'accompagner dans une dernière chanson, dans ce funèbre instant... L'un chantant l'espoir, et l'autre sombrant dans le désespoir. Inoubliable, le moment l'était, mais ce qui était sûr, c'était que leurs noms tomberaient dans l'oubli.

Adrian n'était pas prêt à être relégué au rang de souvenir, aussi, il tourna d'un coup la tête vers le placard, il fallait trouver une solution. Il était clair qu'à cette hauteur, la vague, aussi incroyablement haute soit-elle ne pouvait atteindre l'appartement. Le problème venait sûrement des des égouts débordants qui faute de pouvoir contenir un volume d'eau aussi monstrueux, le libéraient à travers les tuyaux et les canalisations de l'hôtel. Autrement dit, ils étaient piégés. Le seul espoir était de chercher une salle qui n'avait pas besoin d'eau... Pas d'eau donc pas de canalisations, donc pas d'inondations... Les tapis ainsi que les rideaux avaient bloqué quelque peu les arrivées d'eau, retardant l'échéance de quelques minutes à tout casser mais donnant aux quatre individus des poignées de secondes importantes pour réfléchir. L'espoir était mince, très mince et la tension, de plus en plus palpable. Adrian, aussi flegmatique et calme soit-il, ne pouvait empêcher son cœur de rebondir violemment contre sa poitrine qui manquait de se déchirer. Et il était sûr qu'il n'était pas le seul. Adrian ne trouvait pas... Il jeta un coup d'œil, traversant la salle de son regard désespéré, puis se souvint de l'existence d'un plan d'évacuation dans chaque hôtel. S'ils voulaient avoir une chance de savoir où aller, c'était avec ce plan de l'hôtel qu'ils l'auraient.

adrian - " Dis moi ... Kaelyn c'est ça ? Tu ne saurais pas par hasard si dans un hôtel, une pièce n'ait pas besoin d'eau et qui soit de préférence, dans notre étage ? Aides moi à chercher le plan d'évacuation, il y en a dans toutes les chambres, espérons qu'il n'ait pas pris l'eau... Il risque d'être bien utile. Puis si tu as une autre idée, n'hésites pas à m'en faire part, je dois avouer que je ne suis plus très sûr de moi. "

Adrian n'avait pas le temps de s'expliquer, mais il ne doutait pas une seconde que la jeune fille savait exactement ce qu'il pensait à ce moment là, contrairement à tous les clichés, Kaelyn, malgré tous ses airs de Marylin Monroe écervelée, était loin de ne pas avoir de jugeote, ses yeux pétillaient d'intelligence. Les deux autres les rejoignirent après avoir essayé tant bien que mal de barrer le passage de l'eau. Après tout, partout et toujours, les gens vous surprendront, cette fois-ci ne fit pas exception. Adrian était trempé, le niveau atteignait maintenant ses mollets et ne cessait d'augmenter. L'eau était gelée, plus que ça même... Il avait beau réfléchir, ou même trouver la réponse à ses questions, Adrian savait qu'au fond, c'était peine perdue. Si le destin l'avait sauvé de cette vague, il ne le ferait pas cette fois-ci. Mais pourquoi pas tenter sa chance après tout, qu'y avait-il à perdre ? Adrian était envahi par les pensées négatives, et s'il voulait ne serait-ce que conserver les maigres chances qu'il lui restait d'être en vie, il devait les chasser de son esprit.

Mais comment ne pas penser à la mort. Adrian ne pouvait calmer les palpitations de son cœur que bientôt sa cage thoracique ne suffirait plus à contenir. Comment ne pas penser que la fin avait sonné, que demain, ou même dans quelques minutes, ses paupières ne se réouvriraient pas, qu'il ne verrait plus l'aube de lever, qu'il ne respirerait plus, qu'il n'aimerait plus, qu'il ne vivrait plus. Comment ne pas ouvrir la porte à la peur qui toquait avec insistance à la porte de leurs cœurs, prête à pénétrer à leur insu et à figer le moindre de leur geste d'effroi et d'angoisse. Et dans ces temps de crise, il avait fallu qu'il choisisse d'être le chef. Enfin, il ne l'avait pas choisi, c'était plutôt dans sa nature. Pourquoi ne les laisserait-il pas se débrouiller tout seuls, au fond, ils devaient tous le mépriser. Mais malgré tout, le mépris n'avait jamais empêché Adrian d'accomplir ce qu'il avait accompli et ça ne ferait pas exception cette fois-ci.

adrian - " J'ai peur ..."

S'il n'avait qu'une chance sur mille de les sauver et de se sauver par la même occasion, qu'est-ce qui l'empêcherait de faire ce qu'il jugeait comme étant le plus judicieux, ignorant les réticences des autres ? Avec l'aide de Kaelyn, Adrian mit finalement la main sur le plan qu'il recherchait, fort heureusement, il ne leur fallut pas bien longtemps. Mais même avec tous les plans du monde, Adrian ne pouvait se repérer, tant l'angoisse bloquait littéralement ses pensées. Adrian leva les yeux, regardant son reflet dans les yeux de Kaelyn. Ce serait la dernière fois qu'il verrait ce reflet qu'il aimait tant, et qui lui montrait cette fois-ci un visage inhabituellement déformé par la peur et la crainte d'une mort imminente. Ce n'était pas le Adrian des grands jours, ce n'était pas la star montante de la politique Britannique, cette fois-ci, ce n'était qu'un humain, régit et réduit au silence par la peur de la mort. Un Adrian qui n'était que l'ombre de lui même, et qui pour une fois, ne se sentait pas supérieur aux autres, car devant la mort, nous sommes tous égaux... Tout cela à cause d'un trouble fête... D'un invité nommé... L'eau.

vivante

« Dis moi ... Kaelyn c'est ça ? Tu ne saurais pas par hasard si dans un hôtel, une pièce n'ait pas besoin d'eau et qui soit de préférence, dans notre étage ? Aides moi à chercher le plan d'évacuation, il y en a dans toutes les chambres, espérons qu'il n'ait pas pris l'eau... Il risque d'être bien utile. Puis si tu as une autre idée, n'hésites pas à m'en faire part, je dois avouer que je ne suis plus très sûr de moi. »

« J'ai peur ... »

" Quand on choisi, on assume, mon grand .."

« Adrian, cette pièce, là.. »

« Anastase, Winter ! »

« Dites moi que vous savez comment y aller.. »

-Fuir l'eau c'est bien beau... mais si on laisse tout en état, elle finira par nous rattraper. Je sais que c'est pas une idée agréable, mais faut qu'on reste la et qu'on arrive à la faire passer aux étages inférieurs. On a trouver des bassines avec Winter... mais elles sont peut être un peu petites.

-Il faut qu'on arrive à boucher l'entrée d'eau, le mieux possible même si on arrive pas à l'étanchéité parfaite... et en même temps il faut que l'eau s'écoule vers le bas. Pour ça les bassines peuvent nous être utiles. Je pense qu'on peut y arriver, il faut seulement qu'on soit rapide mais c'est possible et comme ça, l'eau ne se rependra pas de partout... Qu'en pensez vous?

-Je vous promets que je ne mourrais pas aujourd'hui, j'ai encore l'Australie à visiter avant.

Invité

J'étais toujours en compagnie d'Anastase, je ne le connaissais pas vraiment, mystérieux je dirais, mais bon c'est toujours dans les mauvais moments qu'on rencontre des personnes, et sa sa me dégoutait mais au plus haut point, comment peux-t-on faire de si bonnes rencontres quand on sait qu'on va peut être mourir noyer, a cette pensées, j'eus très mal au ventre, j'avais envie de vomir en plus avec toutes cette poussière que je venais de respirer que j'encaissais plutôt mal, je porta mes mains a ma bouche et éternua. J'en pouvais plus d'être enfermé ici, il fallait que je sorte que je respire, malgrès le faite que je controlais a peine mes angoisses je n'étais pas raiment soulagée à l'idée de rester enfermé ici. Je tendis les rideaux a mon collegue. Puis il partis, je le suivis toujours dans mes pensées, je repensais au bon souvenir que j'avais passer avant le déluge, là j'en pouvais plus, une larme coula discretement sur ma joue, elle était chaude et laissait une trainer salée sur ma joue, de ma main je l'essuya, mais au contact je frissonna, ma main était gelée , on arriva dans une autre salle, ou Kaelyn et Adrian étaient entrain de discuter, quand j'entra dans la piève j'entendis Adrian dire qu'il avait peur, alors lui aussi avait un coeur, avait des sentiments, je me sentis coupable de l'avoir jugée sans le connaître. Je me pinça les lèvres. Ils parlèrents tous les trois, je n'écoutais que d'une oreille. Je regardais le mur, je le regardais comme si j'allais trouver des réponses a mes multiples questions, Est ce qu'on allaient survivre ? Est ce que je retrouverais les gens que j'aime ? Je ne le savais pas, Dieu seul le sait, je soupira. Je me passa les mains dans mes cheveux. Je me détourna et me colla dans un coin du mur, personne ne remarqua ma petite absence bien trop absorbée par ce petit probleme, bizzarrement mon regard allait de plus en plus vite, je n'entendais plus rien, encore une crise, non impossible je n'étais pas vraiment dans un endroit clos, je me força a respirer lentement mais rien n'y fit, je les regardais, mon souffle se fit de plus en plus rauque, je me redressa et mit ma tête entre mes genoux, je commençais a faire une crise, mais aps de claustrophobie, une crise d'angoisse tous sa a cause de m'être posée tous pleins de questions, je commençais a avoir la tête qui trouvait, je tappais par terre de mes mains, le sol était gélée, je releva la tête, je pleurais, sa me faisait sa quand je paniquais, mais ce n'était pas le moment, ni l'endroit ni le moment d'en faire une, mais je n'arrivais pas a me controler, c'était bizzarre et facheux en même temps, je regardais les autres mais ils étaient toujours entrain de parler de cette fuite, puis je vis Anastase mettre les rideuax dans le troue, et annonça qu'il voulait aller en Australie avant de mourir. Je soufflais tellement fort que je ne pouvais plus parle r...

[ HS; désolée c'est très court, je m'en excuse ]

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" Il faut parfois que des minorités se sacrifient
pour des causes supérieures. "

La fin du monde, le chaos, tant de livres s'étaient étendus sur cette heure qui avait finalement sonné. Que restait-il à faire à part regarder le monde s'écrouler devant ses yeux et partir... Pourtant, même si la peur face à la fatalité l'immobilisait, Adrian n'était pas certain que le monde allait rendre l'âme de sitôt. Cela lui redonnait un peu espoir, malgré toutes les preuves qui crevaient les yeux, le jeune British était persuadé que même si lui partait, le monde ne l'accompagnerait pas. Adrian se frappa le front, comme pour se dire d'arrêter d'être paralysé par cette peur sans laquelle il aurait de fortes chances de s'en sortir... Il reprit son air confiant, presque instantanément, comme par instinct de survie. Anastase n'avait pas compris le plan d'Adrian, il devait se rendre à l'évidence, il n'avait pas été très clair. Les deux jeunes gens avaient fait un travail fort efficace puisque l'eau pénétrait dans la salle beaucoup plus lentement. Il devait s'expliquer absolument, et le temps leur était compté. Chaque seconde était primordiale, et chaque moment gagné, si minime soit-il était à prendre.

adrian - " Anastase, je pense qu'au dernier étage, même au vu de son ampleur, la vague n'aurait jamais pu nous atteindre. L'eau a fait déborder les égouts qui déversent l'eau qu'ils ne peuvent contenir dans les canalisations. Le problème vient donc des tuyaux, si on trouve une chambre qui n'utilise pas les canalisations, on pourrait s'y abriter et à ce moment là et y attendre, sans crainte d'être inondés. Si on ne quitte pas cette chambre on va finir noyés, utiliser les bassines ne servira à rien à moins de boucher les tuyaux qui finiront par exploser. Je comprends que ça n'ait pas l'air bien convaincant mais bon, je sens que c'est le seul moyen. "

Un peu long mais diablement efficace, Adrian sentait qu'il avait été compris par son destinataire qui semblait plus ou moins convaincu. Après tout, c'était ce qu'il faisait de mieux, convaincre les gens. Adrian désespérait pourtant de voir son plan échouer s'ils ne trouvaient pas de salle n'utilisant pas de canalisations. Adrian fut heureux de voir que Kaelyn avait trouvé et lorsqu'elle posa son doigt sur leur seule chance de survivre. Et au moins, ils en avaient une. Seulement... Il n'y avait aucun moyen d'y accéder. L'étage entier devait être inondé si Adrian suivait son raisonnement. Le seul moyen d'y accéder serait de plonger, et de se battre contre le courant. Ou sinon, utiliser la fenêtre juste assez petite pour s'y faufiler et escalader pour parvenir à la chambre. Pour les deux solutions, les chances de succès étaient maigres puisque les facteurs froid et courant n'étaient pas négligeables et pouvaient, plus vite qu'ils ne le croyaient, mettre fin à leur existences. Mieux valait prendre ce risque plutôt que de rester ici...

adrian - " Kaelyn... Je te remercierais une fois qu'on sera sauvés, pour le moment ce n'est toujours pas le cas. Il faut à présent atteindre la chambre et je ne vois que deux solutions. Ou on plonge et on nage vers là-bas et on défonce la porte, il faudra trouver avec quoi, ou on sort par la fenêtre et on escalade jusqu'à la fenêtre. Dans les deux cas la situation est très dangereuse. Avec le courant et le froid, on a pas beaucoup de chances que ça marche. Il faut un éclaireur, si quelqu'un veut se porter volontaire ou on tirera au sort. "

Il fallait néanmoins que quelqu'un aille en éclaireur, pour chacune des solutions, et si cela tournait mal ? Adrian n'était pas d'humeur à décider de qui se sacrifierait, d'ailleurs, lui même ne le ferait pas. Et personne ici d'ailleurs, car courage ou pas, la survie reste tout de même l'objectif premier. Adrian avait fait un effort déjà considérable, il était sortie de sa bulle égocentrique et il avait fait l'effort d'écouter et d'essayer d'aider alors que d'habitude, il aurait gardé ses petites idées pour lui même et il aurait envoyé crever le reste tandis que lui survivrait. Et finalement, il n'en était pas mort, ce n'était pas la mer à boire. En parlant de boire, ils n'allaient pas tarder à boire la tasse s'ils ne décidaient pas au plus vite qui prendrait le risque en premier. Il y avait une chance, et c'était un début.

adrian - " J'espère que ton rêve va se réaliser Anastase... Moi je ne dirais pas non à une autre partie de polo... "

Anastase parlait d'Australie, mais Adrian n'avait pas encore pensé à ce qu'il regretterait s'il mourrait aujourd'hui, ce qu'il aurait voulu faire. Peut-être revoir ses proches une dernière fois, retrouver sa famille, une partie de polo peut-être ? Il n'avait pas réellement de but dans sa vie, son but, il l'avait atteint, il était premier ministre... Vivre sans rêve, c'était tout de même assez triste. Enfin... Il avait un but pour le moment, et c'était survivre. Ça ferait une super histoire à raconter à ses enfants si un jour il en avait... L'histoire de comment Adrian, Kaelyn, Anastase et Winter ont réussi à survivre avec courage... Ou sont mort avec honneur ? Là était l'ambiguité qui était de taille. Il voulait revoir la lueur du soleil, les rues Londoniennes. Il fallait passez à l'action, Adrian sortit une pièce de sa poche. Dans de telles situations, seul le hasard peut décider...

« Anastase, je pense qu'au dernier étage, même au vu de son ampleur, la vague n'aurait jamais pu nous atteindre. L'eau a fait déborder les égouts qui déversent l'eau qu'ils ne peuvent contenir dans les canalisations. Le problème vient donc des tuyaux, si on trouve une chambre qui n'utilise pas les canalisations, on pourrait s'y abriter et à ce moment là et y attendre, sans crainte d'être inondés. Si on ne quitte pas cette chambre on va finir noyés, utiliser les bassines ne servira à rien à moins de boucher les tuyaux qui finiront par exploser. Je comprends que ça n'ait pas l'air bien convaincant mais bon, je sens que c'est le seul moyen. » Silencieuse et figée, je venais d'écouter attentivement le témoignage de Adrian. Certes, il avait raison, si nous restions là sans rien faire, nous allions mourir noyé. Pas très réjouissant, comme programme. Mais ce n'était pas la meilleure solution non plus. Si ce n'était l'eau, ça serait le froid. Et je ne voulais pas attendre dans une pièce à l'écart de mourir gelée. Ce n'était pas dans mon caractère. Et je me doutais que ça ne devait pas être dans celui des autres. Enfin .. « Non, Adrian. Je suis désolée, mais cette fois, je suis d'accord avec Anastase. Je ne veux pas me cacher et attendre la mort. Et si quelqu'un trouve un moyen d'évacuer l'eau vers les étages inférieurs, alors pas besoin de se cacher.. »

Soupirant, je me rendis compte que je tremblais. Mais de là à dire si c'était de froid, de colère ou de fébrilité .. Bonne question. Très bonne question. Puis, j'entendis le ministre me promettre de me remercier plus tard. Je ne savais pas exactement pourquoi il me remerciait, mais cela m'importait peu. En ce moment, les excuses ou les promesses d'excuses n'étaient pas ma priorité. Loin de là.

Puis je l'entendis parler d'un éclaireur. Me redressant, je le fixais avec effrois. Soit il était vraiment confiant en ses réflexions, soit il proposait le sacrifice d'une des personnes dans la pièce. Et vu sa tête, il ne comptait pas se porter volontaire. Ah ah. C'était bien digne d'un ministre, ça. Proposer des plans foireux, puis attendre que quelqu'un d'autre ne se casse la gueule. En plus, je trouvais ça cruel.. Heureusement, le commentaire d'Anastase sur l'Australie me fit sourire. Si les conditions n'avaient pas été celles-ci, je lui aurais dit que je l'accompagnerais. J'aurai murmuré que voir l'Australie était un rêve aussi, puis j'aurai éclaté de rire en voyant sa tête. Mais voilà. Là, ce n'était pas vraiment le moment pour faire ce genre de chose. Néanmoins, je remerciait le jeune homme d'un regard pour son intervention. Si alléger l'ambiance de la pièce avait été possible, il venait de le faire. Puis Adrian parla de polo. Han. Le sport de Bourges. (a) Cela ne m'étonnait même pas de lui. Enfin. Je ne pouvais pas vraiment juger. Je n'y avais même jamais jouer. Donc juger maintenant aurait été me baser sur des préjugés, et je ne voulais pas faire ça. Ce qui m'attrista le plus, c'est que je n'avais rien à répondre. Je ne pouvais pas parler d'un rêve. Mon rêve, c'était de pouvoir continuer à vivre, et de pouvoir en profiter, de n'importe quelle façon que ce soit. Je n'étais pas difficile. Et puis je n'avais pas besoin d'aussi grand projet pour me motiver. Moi, je voulais vivre, je voulais avoir des enfants, je voulais d'autres photos et d'autres rires .. Je voulais que ma vie continue. C'était con, mais c'était ça.

Avant que personne n'aie pu répondre autre chose, mon attention se focalisa sur la piécette que Adrian venait de sortir de sa poche. Un coup d'œil à son regard me conforta dans mon idée. Il voulait que nous tirions au sort. Donc vraiment, il voulait que l'un d'entre nous se sacrifie. Hmm. Se sacrifier pour une juste cause. Fermant un instant les yeux, je serrais la mâchoire. Le temps d'un souffle, et j'avais pris ma décision. Ma main se referma sur le poing du ministre avant qu'il ne lance la pièce, et un léger sourire désabusé se peignit sur mes traits. « Arrête. » Je pris une grande inspiration, puis continuais, mon regard se promenant doucement sur les autres. Je n'étais même pas certaine de pouvoir trouver ça injuste. « Je pense sincèrement que nous devrions d'abord tenter de voir le problème sous l'angle qu'Anastase nous a proposé.. Après, si vous maintenez vraiment qu'il faut un éclaireur, j'irai.. J'adore l'escalade et les sensations fortes. » Pour le coup, je fus contente que ma voix n'ai pas tremblé. Ça aurait cassé l'effet de nonchalance que j'avais ardemment glissé dans mes paroles. En fait, je me doutais que, dans la pièce, c'était moi la désignée pour la mission suicide. Adrian était ministre, avait donc un devoir à remplir au cas où certains d'entres nous s'en sortaient. Winter était plus jeune que moi, elle avait donc plus d'année à vivre. Anastase .. Anastase, c'était un solitaire. Un gentleman. Là, c'était moi qui refusait. Je ne voulais pas qu'il se sacrifie. Sacrifier le dernier homme poli de l'Humanité aurait été un crime. Et puis, il y avait peut être plus que ça, même si je ne m'en rendais pas vraiment compte. En tout cas, je ne voulais pas qu'ils meurent. Je ne les connaissais pas tous, mais bon. S'ils voulaient une autre raison de me voir sortir en éclaireur, ils n'avaient qu'à se dire que je faisais ça par égoïsme. Je n'avais juste pas envie de les voir mourir les uns après les autres, et finalement me retrouver seule. Ce n'était pas vraiment cela, mais bon. Ça pourrait les convaincre au cas où. Et puis j'avais encore une chance. Si l'idée d'Anastase pouvait fonctionner .. « Le mieux serait encore de trouver un système de rigole vers les escaliers et .. » Ma voix s'éteignit, et mon regard s'ancra à celui de Winter. Bien sur, j'avais vu qu'elle n'avait pas l'air bien. Mais là, elle n'avait pas l'air bien du tout. Elle devait faire une crise d'angoisse ou un truc du genre. Immobile, je ne savais pas du tout comment réagir. Vraiment pas. Merde. Puis, voyant que les deux hommes me fixaient toujours, en attente de la suite de mon idée, je lâchais un ton plus haut ; « Winter ..! »

Qui nous dit que l'eau vient forcément d'une vague... peut être qu'il ne fait que pleuvoir, ou plutôt neiger, et donc tout cela n'aurait rien à voir avec les canalisations...

Notre problème c'est qu'on sait pas. Donc on peut aller se réfugier dans la salle que tu nous indique et mourir. Ce qui serait... dommage.

Il n'est même pas question que tu y aille, pour l'instant il n'est même pas question qu'aucun de nous n'y aille. On va réfléchir 5 minutes au lieu de tout faire dans la précipitation... Et je préfère y aller à ta place.

Je vais me démerder pour te mettre à l'abri le temps que tu te calmes... T'inquiètes Win' tout va bien se passe, parole d'Anastase

Restes pas là comme ça, aides moi à la porter jusqu'à une salle pas encore inondée.

Tu peux nous guider jusqu'à une pièce sure.

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" On n'est jamais mieux servi que par soi-même ''.

Cet Anastase allait finir par rendre Adrian malade. A quoi bon tenter de réconforter les autres, de jouer au héros de comic book et à trouver des solutions pouvant mettre d'accord les deux autres. Fin diplomate ou mauviette en puissance, Adrian s'en fichait pas mal, le bonhomme l'insupportait totalement. Un groupe désoudé était le risque avec le caractère d'Adrian, car pour lui, une seule solution était valable... La sienne. Il jeta un regard noir à ce soi-disant gentleman de pacotille et serra les dents que son initiative ne soit pas prise à sa juste valeur. Vint amplifier sa déception la petite crise de nerfs de Winter, quoi elle avait pas eu sa sucette ? Qu'on l'emmène à Disneyworld et qu'elle ne nous ennuie plus. Adrian ne pouvait se contenir d'avantage devant la situation qui ne tournait clairement pas en sa faveur. Il ne pouvait décidément pas compter sur un prince charmant et sa petite princesse et en une gamine à qui une tétine ferait le plus grand bien. Il se fichait pas mal de ce qu'il pensaient de lui, les avis des gens ne l'avaient jamais gêné. Qu'on le prenne pour un mégalo narcissique, un politicien avide de pouvoir et de contrôle, le jeune homme n'y prêtait pas l'once d'une attention. S'il devait être le méchant de l'histoire, qu'il en soit ainsi, mais il n'allait pas risquer sa survie pour faire plaisir à Anastase et mourir ici.

Leur expliquer ne servait à rien, trop occupés à faire ce qui est " juste " ce qui est raisonnable, mais quand on est face à ce fléau et que seul la témérité et l'intelligence peuvent vous aider à ne pas mourir dans d'atroces situations, à quoi bon suivre ses principes ? Adrian était persuadé de survivre s'il suivait son instinct et son génie. La tâche n'allait pas être facile, et la pièce pour tirer au sort resterait dans sa poche, ça avait le mérite d'être clair. Mais quelque chose le poussait à essayer de les convaincre une autre fois, ne serait-ce que Winter qui n'était pas en état de prendre une décision, ne serait-ce que pour aider une fille trop jeune pour mourir. Quand à Kaelyn... Et bien autant dire qu'elle était descendue dans l'estime du premier ministre, farouchement attachée à son Anastase. L'abandonner allait être difficile mais au diable les sentiments... Et si abandonner ses camarades n'allait pas aider Adrian à se sentir humain, le jeu en valait la chandelle. Son cœur battait plus fort, agité par la tension que ce chemin le mènerait probablement à une mort certaine, dans d'atroces conditions, la peur de ne jamais revoir ce qu'il aime dans ce monde, au final, tout revenait au hasard, l'éternel pile ou face.

Oui, son choix était à double tranchant, mais il en avait assez dans les tripes pour prendre le risque, et peut-être s'en sortir au final. Il ne choisirait pas le compromis des autres, la solution brutale est souvent la meilleure. Il jeta un coup d'oeil à la pièce, une dernière fois. Pour le moment, il n'avait pas prononcé le moindre mot, le dilemme se lisant seulement sur son visage, un visage parcouru par l'énervement, la peur, le dégoût, la colère au moment où ses yeux regardaient la neige tapoter contre la vitre au rythme des mouvements du vent, un faible lumière qui peinait à rester allumée, et les visages de ses partenaires d'infortunes qui n'allaient pas tarder à être réjouis de le voir partir.

C'était le deal, ou on mange, ou on se fait manger, qu'importe ce qu'on pense de vous. Cela faisait déjà depuis plusieurs minutes qu'Adrian hésitait, fermement retenu par une force qui l'empêchait d'accomplir ce qu'il avait à accomplir. Pourtant, rien n'avait jamais bravé sa volonté, il n'avait jamais eu le goût de la défaite qui restait amer. Habitué à prendre de lourdes décision en tant que premier ministre, qu'est-ce qui diable le bloquait ainsi. Mais il n'avait plus le temps d'hésiter, simplement le temps de dire une dernière fois à ses camarades ce qu'il avait sur le cœur, histoire qu'au cas où les choses ne tournent mal, il ne quitte pas se monde avec un poids sur la conscience.

Je vous quitte mes amis, rester ici vous conduira certainement à une mort plus lente et à une agonie plus terrible, mais si vous me suivez, au risque de mourir sur le chemin, nous serons à l'abri le temps que la situation ne se calme... Je vous le dis une dernière fois, je ne reculerais devant rien, et y aller seul ne me dérange pas, à vous de prendre vos initiatives, je vous ai proposé mon choix.

Il n'obéissait qu'à lui même, incapable de prendre une décision en groupe. Il ouvrit la porte qu'il referma avec difficulté, plongeant la tête dans une eau glaciale. Il avait du mal à bouger, les membres frigorifiés et le courant contre lui. Toujours en apnée, il commença à faire une brasse horriblement difficile à accomplir vers l'endroit que Kaelyn lui avait indiqué. Jamais il n'avait eu si froid, ou si peur, jamais... La mort brutale était de loin la pire, mais il ne mourrait pas... Il atteignit la porte puis tira de sa poche le stylo qui servirait à crocheter la serrure. Il inséra la pointe puis commença à faire quelques moulinets avec son poignet dans l'espoir de trouver la bonne encoche avant qu'il ne soit trop tard. Aurait-il du essayer d'escalader ? La porte ne cédait pas, pas moyen de faire marche arrière. Il entendit un petit clic émanant de la porte tandis que les bulles commençaient à sortir de sa bouche et l'oxygène qui restait dans ses poumons devenait clairement insuffisant au fil des secondes. Il poussa la porte dans un ultime effort... Qui finit par céder. Le pari était gagné.

Apparemment, il n'était pas question que ce soit moi le cobaye de service. C'était amusant. Alors qu'Adrian n'avait eu aucune réaction à ma nomination spontanée, Anastase m'avait coupé la parole. Je n'en étais pas vexée. Juste soulagée. C'était lâche et incroyablement paradoxale, mais j'étais vraiment soulagée de ne pas avoir à y aller. C'était humain, en fait. Même si je restais persuadée que rester là sans rien faire était tout aussi suicidaire. Je ne voulais pas mourir en tentant de passer, mais je ne voulais pas non plus vivre en ayant sur la conscience le nom de celui qui serait - peut être - mort en essayant de nous aider. Enfin. Malgré mon soulagement honteux, je ne dis rien à Anastase face à son refus. Parce que je savais que c'étaient ses manières de gentleman venu d'un autre temps qui l'empêchaient d'accepter qu'une femme parte en éclaireur. Il aurait eu exactement la même réaction si Winter avait été à ma place. En peut être un peu plus catégorique encore, vu qu'elle était la plus jeune. Quoi qu'en fait, il soit fort probable qu'elle soit majeure. En effet, j'étais persuadée que la jeune brunette avait déjà ses dix-huit ans. Donc techniquement, elle était adulte. Techniquement. Et puis, elle n'avait que quelques années en moins que moi. C'était bizarre, mais il semblait que, à cause de ces années de différence, je n'ai pas le droit de me comporter comme une jeune donzelle effrayée. Mon côté enfantin m'aurait soufflé que c'était injuste. Que moi aussi j'étais fragile et tout et tout. Mais voilà, moi, j'avais décidé de ne pas ma laisser abattre, et je me savais capable de ne pas craquer. Tout simplement, je ne voulais pas sombrer devant d'autres personnes. Puéril. Vraiment trop puéril. Dans une toute autre situation, j'aurais ris de moi même. Puéril et pathétique.

Winter n'avait quand même vraiment pas l'air bien.. A nouveau, seul Anastase réagit, tandis que Adrian se contentait d'un regard méprisant vers la jeune femme. Décidément, il se montrait sous son vrai jour, et je commençais enfin à découvrir le vrai Adrian. Celui que tant de gens détestait. Quelle conne. J'avais voulu croire qu'il valait mieux que ça. J'avais voulu fermer les yeux et penser qu'il méritait qu'on ne le juge pas trop vite. Je m'étais trompée, apparemment. « Je vais me démerder pour te mettre à l'abri le temps que tu te calmes... T'inquiètes Win' tout va bien se passe, parole d'Anastase » La voix d'Anastase me sortit de mes réflexions, et mon regard dévia vers Winter.. Je comprenais sa réaction. Si je n'avais pas été aussi orgueilleuse, j'aurais surement fini par réagir comme elle. Mais voilà moi, je ne comptais pas me montrer faible devant les autres. Cette réaction, la mienne, était aussi une faiblesse, je le savais. Mais n'empêche, ça faisait l'affaire pour le moment. « Restes pas là comme ça, aides moi à la porter jusqu'à une salle pas encore inondée. » Le ton plus sec d'Anastase envers Adrian me fit comprendre que nous venions de signer la fin de notre cohésion. Adrian nous observait d'une façon la plus hautaine et méprisante possible, Anastase se débattait quand même pour survivre, moi je ne savais plus quoi penser, et Winter .. Winter nous faisait une crise. C'était relativement handicapant, mais on ferait avec. Pourquoi ? Parce qu'on abandonne jamais un homme derrière soit. C'était ce que mon père m'avait toujours dit lorsqu'il me parlait de son équipe à l'armée. On abandonne personne, même si la situation parait désespérée. « Tu peux nous guider jusqu'à une pièce sure.. » Une pièce sure ? Parce qu'il restait de pièces sures dans cet immeuble ? Me massant légèrement les tempes, je ne mis finalement pas longtemps à sortir dans le couloir, et à trouver une porte close. J'avais déjà vu cette pièce. Une autre chambre. Espérant qu'elle était plus au sec que l'autre, je la forçais, avec difficulté, puis entrait. Effectivement, c'était déjà mieux.

Puis cette fois, ce fut Adrian qui finit par rompre le silence. Je n'avais plus rien à dire, Winter ne semblait pas en état de parler, et Anastase .. Anastase, je ne savais pas. « Je vous quitte mes amis, rester ici vous conduira certainement à une mort plus lente et à une agonie plus terrible, mais si vous me suivez, au risque de mourir sur le chemin, nous serons à l'abri le temps que la situation ne se calme... Je vous le dis une dernière fois, je ne reculerais devant rien, et y aller seul ne me dérange pas, à vous de prendre vos initiatives, je vous ai proposé mon choix. » Pour le coup, j'en eu le souffle coupé. Là, je trouvais que Adrian dépassait les bornes. Il n'avait pas à nous traiter de la sorte. Mais d'un côté, c'était sa vie, c'était ses choix. Qu'il se débrouille. J'allais quand même lui dire, tenter de lui expliquer .. Il n'avait pas à faire ça, il pouvait rester. Et puis, qu'allait-il faire, une fois là bas ? Comment saurait-il quand revenir ? Et si tout empirait, comment pourrait-il revenir ? Et mon hésitation tua la maigre chance qu'il me restait. Adrian était déjà parti. Le suivant d'un pas rapide, je ne pu que fixer la porte qu'il referma sur lui avant de plonger. Parce que maintenant, il n'y avait plus rien à faire pour lui. Je ne pensais pas que nous le suivrions, et nous n'avions plus de moyen de communication. Adrian était parti, et c'était comme s'il était mort. Silencieuse, je me contentais de fixer la porte sans bouger. C'était dingue, mais ma fébrilité faisait dorénavant place à un calme apparent, un état second, où je ne pouvais que me perdre dans le flot de pensées qui m'assallaient. Je ne savais plus quoi penser. Posant les mains sur le battant de la porte, je fins par y appuyer mon front. Les yeux fermés, je murmurais un flot de jurons inaudibles, qui ne s'arrêtèrent que lorsque je dis, un ton plus fort ; « Adrian.. » Une constatation. Un appel. Un regret. Une injure. J'avais conscience de la présence derrière moi d'Anastase, mais je n'avais pas envie de parler. J'avais juste envie de survivre. Et pour ça, je supposais que la meilleure chose à faire était encore d'attendre qu'il n'ai une idée, ou qu'il ne décide quelque chose. Simplement parce que j'avais plus confiance en lui quand moi même. C'était pas dur, je n'avais pas confiance en moi. Alors autant se taire, et laisser parler les gens qui savent réagir comme il le faut. Ou du moins, d'une meilleurs manière que nous pourrions le faire...